La foule rugit de plaisir alors que je porte un ultime coup à mon adversaire. L’elfe s’écroule, son sang virevolte autour de nous, souillant la piste aux environs. Les cris ne font plus qu’un, leur soif ne sera jamais étanchée, quel que soit le nombre de tués. Jamais. Cela ne m’empêche pas de lever haut mon bras armé, de proclamer ma victoire. Ils ont aimé, comme à chaque fois. Mais le répit de la victoire est de courte durée.
Le prochain est un humain bien plus imposant que moi, son fléau passe à quelques centimètres de mon épaule. Je le reconnais immédiatement. C’est un homme de la Forge. Le dernier duel nous ayant opposé s’est vu écourté par un rassemblement d’autres membres de la Forge Eternelle. Les oppositions entre groupes d’alliances deviennent bien trop fréquents, les duels deviennent batailles, le fracas des armes devient chaos. Mais le publique aime, que peut-on contre ce pouvoir ?
Mon épée frôle son cou. En plus d’être fort, le bougre est habile. Il va falloir me ménager si je ne veux pas rencontrer cette charmante boulle hérissée de pieux. Sa prochaine attaque percute mon bouclier dans une gerbe d’échardes de bois. Je dois reculer, non sans repousser mon ennemi de la pointe de ma lame. Les passes et esquives durent quelques secondes, le temps qu’il faut pour qu’un ratling sournois plante sa dague dans la nuque du géant dans un bon fulgurant.
Je l’aurais remercié de la tête s’il n’avait pas été un nouvel adversaire. Tous contre tous, c’était une loi ici…